Quelle sont les garanties offertes par les biocarburants ?
Les « biocarburants » ou agrocarburants sont un additif fabriqué à partir de végétaux et mélangé aux carburants classiques. Il peut s’agir de biodiesel (colza, tournesol) ou d’éthanol. La France, elle, produit surtout de l’éthanol (à 70% à partir de la betterave sucrière et à 30% à partir de céréales) et du diester (sous forme d’huile).
Nés dans les années 1990 de la crainte de la raréfaction du pétrole, de la prise de conscience des changements climatiques et de la surproduction agricole des pays industrialisés, le projet de fabriquer un carburant avec des denrées alimentaires a été d’abord soutenu par l’Union européenne. Depuis quelques années, après avoir pourtant consenti des financements conséquents pour soutenir la filière, l’Europe – et la France – sont en train de faire machine arrière. L’objectif d’incorporation de 10% d’agrocarburants dans l’essence d’ici 2015 est toutefois maintenu, sous réserve d’études complémentaires sur l’impact de ces cultures.
Les partisans des agrocarburants font valoir que ceux-ci ne dégagent ni particule, ni ozone, ni soufre. En outre, les agrocarburants compenseraient les rejets de CO2 engendrés lors de la combustion par le carbone absorbé par les plantes durant leur croissance. Enfin, la production de ces agrocarburants ne serait pas délocalisable, n’engendrerait pas de risque de pollution comme le pétrole et serait beaucoup moins énergivore que les carburants carbonés.
L’ONU, de son côté, s’alarme depuis des années devant l’augmentation des surfaces cultivables dédiées aux agrocarburants. En effet, la production des végétaux nécessaires à leur production distrait des millions d’hectares de terres cultivables, employées jusqu’à récemment pour nourrir les populations. En outre, la culture de maïs, d’huile de palme, de soja, de cannes à sucre uniquement destinée à la production d’agrocarburant nécessite le défrichement de millions d’hectares de forêt primaire. Enfin, outre les déplacements de populations engendrées par ces déforestations, ces plantations fragilisent un sol déjà pauvre et des quantités colossales de pesticides et d’engrais y sont déversées. Les cours d’eau sont de fait très pollués et les chances des populations locales de se nourrir convenablement plus qu’hypothéquées.
Leur bilan carbone est plutôt médiocre selon certains chercheurs, si l’on envisage leur cycle complet de production et que l’on prend donc en compte les changements d’affectation des sols.
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