Femmes ou familles des détenus, comment faire valoir vos droits ? - Page 4
- Le parloir, l’entrée dans le monde carcéral
* Réservation
Dans la quasi totalité des prisons, il faut réserver les parloirs. Le règlement intérieur de chaque prison fixe les dates et les horaires de parloirs. En terme de fréquence, les prévenus peuvent être visités par leurs proches, au moins trois fois par semaine, et les condamnés au moins une fois par semaine (article 35 de la loi pénitentiaire du 24 novembre 2009).
Les modalités de réservation varient également selon les établissements : en général, on réserve soit par téléphone, soit par des bornes électroniques. Pour éviter les plannings surchargés et les standards saturés, il vaut mieux s’y prendre une semaine à l’avance.
* La visite
Les parloirs vous permettront d’apporter du linge propre au détenu. Dans la plupart des prisons, il est possible de le faire sans permis de visite la première quinzaine d’incarcération. Les vêtements sont fouillés et passés aux rayons X. A part le linge, vous ne pourrez rien apporter au parloir. Les documents relatifs à la vie familiale peuvent cependant être acceptés : carnets de santé, livret scolaire, dessins des enfants, etc…
La visite prend souvent beaucoup plus de temps que prévu, car il faut attendre l’appel pour entrer dans la prison. Comptez en moyenne 1h½ d’attente. Des associations sont souvent présentes à l’accueil des établissements pénitentiaires pour vous permettre de patienter dans les meilleures conditions possibles (cuisine, points d’eau, jouets pour les enfants). Certaines proposent même un hébergement. La liste complète de ces associations est disponible sur le site de l’Union national des fédérations de maison d’accueil (UFRAMA). Lorsque l’heure du parloir arrive, la ponctualité est de rigueur. Charlotte, dont le mari a été incarcéré à Dijon, s’est vu refuser le parloir pour 2 minutes de retard. Une fois le sas d’entrée franchi, il faut présenter sa pièce d’identité et passer sous un portique détecteur de métaux. Pensez à éviter les vêtements avec des accessoires métalliques.
La durée des parloirs est fixée par le règlement intérieur de chaque établissement pénitentiaire, ce qui entraîne des disparités importantes. En pratique, la durée minimale est d’une demi-heure en maison d’arrêt et d’une heure en centre de détention ou en maison centrale. En cas d’éloignement géographique important et selon votre lien de parenté, vous pourrez obtenir un doublement du temps de parloir auprès du chef de l’établissement.
Le détenu et son visiteur sont placés dans une salle commune ou dans des box vitrés et ne sont séparés que par une table. Vous êtes surveillés par le personnel de l’établissement pendant toute la durée de la visite. En cas de sanction disciplinaire ou s’il existe des raisons sérieuses de redouter un incident, les visites se déroulent dans un parloir avec vitre de séparation. Vous pouvez venir à plusieurs au parloir, notamment avec des enfants, mais renseignez-vous auprès de l’établissement, car le nombre maximum de personnes autorisées est fixé par le règlement intérieur.
* La visite du mineur
Le mineur doit systématiquement être accompagné par son parent ou un adulte, muni d’une autorisation parentale pour accéder au parloir. D’ailleurs, jusqu’à 12 ou 13 ans (selon les établissements), l’enfant n’a pas de permis de visite nominatif. Si son accompagnant désigné sur le permis se fait retirer son droit de visite, l’enfant ne pourra pas non plus visiter le détenu.
Mais que se passe-t-il si un conflit oppose les deux parents, ou si les proches ne se sentent pas capable d’accompagner l’enfant au parloir ? Le mineur, ou un membre de la famille pourra prendre contact avec une association, chargée d’accompagner les enfants au parloir. Le conseiller d’insertion et de probation, ainsi que les maisons d’accueil des familles au parloir pourront vous renseigner sur la structure la plus proche de l’établissement. L’avis de la personne incarcérée est préalablement recueilli. Si le détenu a l’autorité parentale, un éducateur prendra contact avec le détenu, puis avec l’enfant pour une première phase de médiation. Un bénévole accompagnera ensuite l’enfant en prison. Dans quelques prisons, il existe des parloirs spécialement aménagés pour les enfants, avec des espaces de jeux.
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